Louis Lavelle
Toute notre philosophie doit nécessairement dépendre, semble-t-il, de la manière dont nous appréhendons le fait primitif , c’est-à-dire de la manière dont nous entrons en con-tact à la fois avec nous-mêmes et avec l’univers où nous sommes appelés à vivre. Déjà pour l’expérience populaire le fait primitif , c’est la découverte de l’existence solidaire de l’univers et du moi. On mène grand bruit aujourd’hui en Allemagne autour d’une philoso-phie qui nous propose comme objet essentiel de notre méditation notre propre présence dans le monde ; c’est là sans doute une réaction salutaire contre une certaine forme d’idéalisme qui pensait pouvoir poser le moi sans le monde et montrer comment le moi suffisait à le construire...