Louis Lavelle
Le petit traité que l’on présente au lecteur contient une étude systématique des qualités sensibles : sa matière correspond au chapitre de la sensation dans tous les cours de psycho-logie. Mais il forme une première application d’une méthode plus générale dont les fonde-ments sont les suivants. La notion de l’être pur est l’objet primitif de la méditation philosophique. Pourtant il semble ou bien que cette notion est inaccessible comme le soutient le phénoménisme, ou bien qu’elle possède un caractère général et vide ; l’affirmation de l’existence serait alors une affirmation indéterminée, impliquée sans doute dans toute connaissance, mais impropre à constituer une connaissance particulière. N’y a-t-il pas une sorte de contradiction à vouloir connaître l’être de ce qui est, antérieurement aux formes particulières qu’il revêt, la puis-sance même de l’affirmation indépendamment des relations qu’elle pose ? ...